Le pays compte environ 250 usines de biogaz, la plupart liées à des installations de traitement des eaux usées, qui ont produit 8 079 GWh d’énergie en 2021. Fin 2022, il n’y avait que cinq usines de biométhane, mais l’Espagne a un grand potentiel dans ce domaine et pourrait devenir le quatrième pouvoir européen d’ici 2050.
Le marché espagnol des gaz renouvelables regarde le modèle français réussi, non plus comme un jalon impossible à égaler, mais avec l’espoir de s’en inspirer, de développer tout son potentiel et de contribuer à l’indépendance énergétique de l’Europe.
Une production irrégulière de biogaz depuis la fin du XXe siècle
L’Espagne a commencé à promouvoir les énergies renouvelables en 1997, avec la promulgation de la loi 54/1997 sur le secteur électrique. Grâce à l’application d’un tarif réglementé pour la production d’énergie électrique à partir de sources renouvelables, la production espagnole de biogaz a augmenté de manière significative entre 2000 et 2004, en particulier dans les installations liées aux décharges et aux installations de traitement des eaux usées. En revanche, malgré son potentiel notable, le secteur du biogaz agricole a eu un développement pratiquement nul.
Le décret-loi 1/2012 a établi un moratoire pour le secteur en supprimant tous les incitatifs à l’électricité produite à partir de sources renouvelables. En 2014, le décret RD 413/2014 a mis fin au moratoire uniquement pour les installations construites avant 2012. En conséquence, il n’y a eu aucun incitatif pour promouvoir de nouveaux projets de biogaz en Espagne jusqu’à cette année et les nouvelles installations devaient atteindre une rentabilité basée uniquement sur les prix du marché de l’électricité.
Actuellement, il existe 80 installations de biogaz liées aux stations d’épuration, 53 installations de biogaz utilisant des déchets agricoles, 40 dans les décharges et 77 autres non classées. Au total, 250 installations cumulent une puissance totale de 836 MW, équivalant à 318 MW de capacité électrique installée. En 2021, ces installations ont produit 8 079 GWh de biogaz pour produire 3 070 GWh d’électricité renouvelable.
L’Espagne pourrait devenir la quatrième puissance européenne en biogaz
Le marché du biogaz en Espagne est encore à ses débuts, mais il gagne en importance grâce à un nombre croissant d’initiatives politiques visant à le promouvoir et à un grand nombre de projets en cours de réalisation.
La première usine espagnole de biogaz a commencé à fonctionner en 2009, en utilisant des déchets organiques collectés dans la ville de Madrid. Depuis fin 2022, le pays compte cinq usines de biogaz opérationnelles et plusieurs projets à différents stades de développement, ainsi que des installations de démonstration financées par l’Union européenne.
L’Espagne est l’une des grandes puissances européennes dans les industries agricole, d’élevage et agroalimentaire : elle est le quatrième producteur agricole de l’Union européenne, avec 12 % du total. Compte tenu de tous les types de matières premières disponibles, il est clair qu’il existe une énorme capacité de production de biogaz inexploitée. En fait, on estime que l’Espagne pourrait produire 45 TWh de biogaz en 2030, devenant ainsi le quatrième pays producteur en Europe, et atteindre 122 TWh en 2050 pour se classer au troisième rang.
Selon Enagás (Entreprise nationale du gaz), au moins 30 nouvelles usines de biométhane sont en construction en Espagne à l’heure actuelle et un nombre supérieur de projets en développement pourraient être opérationnels avant 2025. Enagás est l’entité chargée de développer le système de garanties d’origine pour les gaz renouvelables en Espagne.
Au début de l’année 2022, peu avant le lancement du plan REPowerEU, qui trace une voie pour que l’UE atteigne la neutralité climatique en 2050 tout en mettant fin aux importations énergétiques de partenaires peu fiables, le gouvernement espagnol a publié sa feuille de route du biogaz en Espagne. Cette stratégie vise à multiplier par près de quatre la production actuelle de biométhane en Espagne d’ici 2030.
Les fonds européens destinés à réparer les dommages causés par la crise COVID-19, qui sont canalisés en Espagne par le plan de relance et de résilience, peuvent et doivent être utilisés pour stimuler le déploiement du marché du biométhane. Un grand nombre de projets pourront être financés et seront mis en place au cours des prochains mois et années.
En fin de compte, l’Espagne se trouve à un moment clé et propice pour augmenter de manière exponentielle le nombre d’usines de biométhane au cours des prochaines années en suivant l’exemple d’autres pays européens, qui ont multiplié leurs installations depuis 2018 grâce à un cadre réglementaire favorable et un écosystème de facilitateurs – technologues et promoteurs – très dynamique.
La France, invitée d’honneur au IIIème Salon du Gaz Renouvelable
La troisième édition du Salon du Gaz Renouvelable a pour objectif principal d’accompagner le secteur dans son impulsion pour devenir un moteur fondamental de la décarbonisation et de la compétitivité de l’économie espagnole ainsi que de l’indépendance énergétique de l’UE.
C’est pourquoi nous avons décidé de nommer la France comme pays invité au IIIème Salon du Gaz Renouvelable. Le marché français du biogaz et du biométhane est l’un des plus dynamiques d’Europe, et l’Espagne peut apprendre de son expérience et suivre ses pas pour implanter avec succès de nouvelles installations et modèles d’affaires.
Les entreprises françaises souhaitant participer en tant qu’exposants au IIIème Salon du Gaz Renouvelable bénéficieront d’une réduction de 10 % pour les contrats signés avant le 30 juin, ainsi que d’autres avantages promotionnels.
Lors de cette édition, plus de 130 entreprises exposantes présenteront aux 2 500 visiteurs professionnels attendus les dernières avancées technologiques permettant de saisir les opportunités d’affaires qui s’ouvrent dans les prochaines années pour le secteur des gaz renouvelables dans la péninsule ibérique.